Prémunir l’être humain contre les maladies, le perfectionner contre les aléas de la vie, et peut-être un jour lutter contre le vieillissement, telle est l’ambition du transhumanisme.

Rappelons qu’il s’agit d’un courant de pensée scientifique, intellectuel et culturel qui considère les maladies, le handicap, le vieillissement et la mort comme des aspects inutiles et indésirables de la condition humaine. Il promeut l’usage des découvertes neuroscientifiques, génétiques et robotiques pour améliorer l’être humain physiquement et intellectuellement.

Il ne s’agit pas seulement de réparer ce qui est cassé ou abîmé chez l’Homme, mais aussi d’augmenter des capacités déjà présentes (intelligence, force, vitesse, taille…). Comme le souligne alors Jules Ferry, la ligne de démarcation entre le thérapeutique et l’amélioration est floue. L’on peut prendre l’exemple des médicaments contre la sénescence ou des vaccins.

Cependant, pour les transhumanistes, peu importe que l’Homme souffre d’une petite taille à cause d’une pathologie ou de son héritage génétique, si s’agrandir lui permet de ne plus souffrir de sa condition et de mieux vivre dans notre société.

De la sorte, certains y voient une nouvelle religion, en raison des sujets que le transhumanisme révolutionne. Et pourquoi pas ? La religion établit des dogmes de vie en fonction de données définies par la nature humaine telle que nous la connaissons, nature humaine considérée essentiellement invariable car limitée notamment par la vieillesse et la mort, ou unique par le rire et l’intelligence de l’Homme. Mais si, justement, ces données changent et disparaissent (selon les buts du transhumanisme) ou ne se limitent plus à un caractère purement biologique, les dogmes religieux ne changent-ils pas avec elles ?

Femme-augmentee

L’art aussi s’est penché sur la question, que l’on pense aux cyborgs de Ghost in the shell ou aux robots dotés d’une intelligence artificielle du cycle des Robots d’Isaac Asimov. Il n’est pas anodin de citer ce dernier, puisqu’il écrivait lui-même que l’« On peut définir la Science-Fiction comme la branche de la littérature qui se soucie des réponses de l’être humain aux progrès de la science et de la technologie » (David Starr, justicier de l’espace, 1952).

Au-delà de ce dessin philosophique et parfois romanesque, le transhumanisme est aussi un enjeu économique et juridique majeur et actuel qui perd peu à peu son aspect futuriste. Les grandes sociétés américaines de la Silicon Valley jouent déjà l’avenir de l’être humain et des technologies.

Né dans les années 1980 aux USA, le courant a vite gagné les majors américaines de la Silicon Valley. Ainsi, Google se lance ouvertement dans cette voie depuis quelques années et se présente comme l’un de ses plus fervents défenseurs, en finançant diverses sociétés exerçant dans les domaines des nanotechnologies, biotechnologies, informatiques et sciences cognitives sous-tendant les buts du transhumanisme ou en finançant la Singularity University qui forme les spécialistes de ces secteurs d’activité.

Le mouvement attire beaucoup de fonds étrangers et d’entreprises pharmaceutiques internationales qui ont forcément un rôle à jouer, avec les entreprises de nouvelles technologies et de robotique, dans le développement des outils qui amélioreront la santé des humains, domaine brassant aujourd’hui et annuellement des milliards de dollars.

Dès lors, qu’attendre de ces découvertes ?

Selon Idriss Aberkane une révolution passe généralement par trois étapes : d’abord elle est ridicule, puis dangereuse et enfin évidente.

Comme l’étape du ridicule est dépassée : l’économie et les enjeux financiers se développant autour de ces recherches nous le prouvent. C’est donc l’heure du danger que chacun oppose au transhumanisme, et c’est là qu’intervient le droit pour faire face et répondre à ces inquiétudes, à l’instar de la science-fiction.

Expert depuis plus de vingt ans dans les NTIC et l’e-santé, le Cabinet Haas Avocats s’engage dans le procès du transhumanisme et est à votre disposition pour vous conseiller dans ces domaines.

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